Poetry Translation Contest: Winners announcement

LEVEL A2/B1

Le Cancre

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

— Jacques Prévert

LEVEL B2/C1

L'Albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

— Charles Baudelaire

The Dunce

He says no with his head
but yes with his heart
yes to what he likes
and no to the teacher
he stands up, is questioned
and all the problems are posed
but then, consumed with laugher
he erases everything
numbers and words
dates and names
sentences and all the traps
and despite the master’s threats
and the jeers of child prodigies
in chalk of every color
on a blackboard of misfortune
he draws the face of happiness. 

— translation by Linda S.

The Albatross

To kill the time, the sailors often catch
albatrosses—mighty birds of the seas
that fly behind, with carefree fellowship,
the vessel gliding through the sullen deep.

When dumped on board, debased and woebegone,
the bird that reigns the sky, defeated, drags
his white, colossal wings: unwieldy limbs
—like dangling oars— that trail on either side.

This wingèd traveler—what a sorry thing!
His grace is gone; clumsiness takes its place.
One sailor shoves a pipe into his beak;
another, limping, mimes the one who flew.

The Poet, not unlike the prince of clouds,
haunts the storm and ridicules the archer.
Once earthbound and surrounded by the crowd,
his giant dragging wings impede his stride. 

— translation by Avilio M.V.